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"J'adore servir à table. C'est là qu'on surprend ses maîtres dans toute la saleté, dans toute la bassesse de leur nature intime. Prudents, d'abord, et se surveillant l'un l'autre, ils en arrivent peu à peu, à se révéler, à s'étaler tels qu'ils sont, sans fard et sans voile, oubliant qu'il y a quelqu'un autour d'eux qui rôde, qui écoute et qui note leurs tares, leurs bosses morales, les plaies secrètes de leur existence, tout ce que peut contenir d'infamie et de rêves ignobles le cerveau respectable des honnêtes gens. Ramasser ces aveux, les classer, les étiqueter dans notre mémoire, en attendant de s'en faire une arme terrible, au jour des comptes à rendre, c'est une des grandes et fortes joies du métier, et c'est la revanche la plus précieuse de nos humiliations."

 

Adaptation :   Martine Tholon Mise en scène : Jean-Pierre Yvars Dans le rôle de la femme de chambre : Martine Tholon Décor : Marie-Pierre Bufflier Bande son : Loïc Burkhardt Lumière : Guillaume de la Cotte Administration : Virginie Marcel

"Le Journal d'une femme de chambre" que nous vous proposons n'est pas celui de Luis Bunuel mais une adaptation fidèle du texte écrit par son auteur Octave Mirbeau.
Célestine n'est pas celle qui défend le bien et la vertu dans un univers où les hommes sont des pervers, des sadiques ou des obsédés. Célestine aime les hommes qui aiment les femmes, elle aime jouer, séduire et faire l'amour, et donc elle accommode sa moralité à sa sensualité. C'est simple mais pourtant ça lui complique la vie, ou plutôt c'est la vie qui est compliquée ? L'âme humaine l'est très certainement.
Nous ne sommes pas des anges sans sexe et sans méchanceté !
Ca, Octave Mirbeau l'a vite découvert malgré son éducation catholique.
Ou à cause d'elle ?
Dans la chronique qu'il nous fait d'une France catholique, antisémite, et patriocharde du début de siècle, il y a comme un relent nauséabond de notre actualité... Où nos bas instincts sexuels ne mènent pas seulement à des amoureux... 
Mais Célestine ne s'intéresse pas au pouvoir ou à la puissance, quoique !
Elle aime être conquise, ce n'est pas tout ! 
Car c'est une femme !  ........... de chambre